Rita Mestokosho est la première poète innu à avoir publié un recueil au Québec, Eshi uapataman Nukum. Comment je perçois la vie, Grand-Mère (1995). Elle est née dans la communauté d’Ekuanitshit (Mingan) en 1966, où elle réside encore aujourd’hui. Après ses études collégiales à Québec et à Montréal, elle entreprend des études en sciences politiques à l’Université du Québec à Chicoutimi. De retour dans son village d’origine, elle œuvre dans le domaine de l’éducation. Mère de deux enfants, elle considère le travail avec les jeunes comme la base de l’avenir. Elle participe depuis quelques années à la création d’une Innu mitshuap uteitun, une maison de la culture dans sa communauté. À la demande des femmes du village, elle est devenue conseillère au Conseil de bande d’Ekuanitshit et continue à développer avec passion les projets culturels et éducatifs. Écrivant depuis l’adolescence, Rita Mestokosho s’est vite demandée comment elle pouvait rester Innu en empruntant un chemin aussi différent de celui de ses parents et de ses grands-parents. L’écriture lui a permis de se retrouver. La parution de son premier recueil a suscité énormément d’intérêt chez les Innu, au Québec et dans toute la Francophonie. Elle publie des poèmes dans plusieurs revues internationales et elle participe régulièrement aux rencontres des écrivains de langue indigène, à des festivals internationaux de littérature et de poésie, à des salons du livre. En 2002, elle publie, dans sa communauté, son deuxième recueil La Mer navigue/La Terre marche/Le Ciel vole/et moi, je rampe pour humer la vie…
(Voir Maurizio Gatti, Littérature amérindienne du Québec : écrits de langue française, Montréal, Hurtubise HMH, 2004, p. 224-226)
Pour se procurer l’ouvrage : Renaud-Bray · Librairie du Québec à Paris
Kamashikuakant kamantushit — Nikamu Numushum Damien Mestokosho / La lutte contre le magicien — Chanson de Damien Mestokosho
Ute uinapekut nanitam nitati
Kue pushian nete utenat
Nipetamuan unikamun
Nimushum nutshimit katat
Nikatshituau e uauitak
Nenu unikamun
Kie ne teueikan e inniut.
Il fut une lumière blanche
Qui descendit sur le ciel rouge
Au travers de la terre qui bouge
C’est la chanson de mon grand-père.
Il parle de la lutte contre le magicien
Le sorcier des grandes ténèbres
Il est fort l’histoire de mon peuple
Tout comme celui de mon grand-père.
Les mots dans une langue sage
Ont une valeur sans âge
La voix dans une langue lointaine
M’amène à une paix sereine.
Utamueu utaiueikana numushum Tamien
Nikamu shashit utapatshimun
E uauinat kamantushin
Kamashikuakant itueu.
E peituauk teueikan
Nash nete tamit ninatuk
Kau tshetshi inniuian
Nin kaminakauian tshetshi uitamak
Tshikauinu assi.
Rita Mestokosho
Kamashinaitshiet innu ishkueu.
Texte lu par Rita Mestokosho