Histoire

Les Iroquoiens du Saint-Laurent

Le 24 juillet 1534 Cartier rencontre pour la première fois des Iroquoiens. À la Pointe Penouille sur la Péninsule de Gaspé, il rencontre le chef Donnacona et un fort groupe de pêcheurs. Comme à chaque été, ces Iroquoiens de Stadaconné sont venu faire provision de mammifères marins et de poissons. Il convainc ses deux fils, Domagaya et Taignoagny, de l’accompagner en France. Il veut en faire ses interprètes. L’année suivante, ils les ramènent jusqu’en « province de Canada », la région de Stadaconné. Rêvant de trouver un passage vers l’Ouest, vers Katay, il va jusqu’à Hochelaga qu’il visite le 3 octobre. Il est étonné de sa taille et de sa complexité. .

Durant ses périples sur le fleuve, il a croisé plusieurs villages et campements. Il a vu du Cap Tourmente à l’archipel de Montréal une forte présence des derniers Iroquoiens du Saint-Laurent, plus de 10 000 personnes qui vivaient de la culture du maïs, de la pêche et de la chasse d’appoint.

Quand Champlain reviendra sur le grand fleuve, en 1608, quelque soixante-dix ans plus tard, ces Iroquoiens seront tous disparus des rives du Saint-Laurent où on ne trouve plus aucune trace de leurs villages.

L’archéologie et l’ethnologie ont reconstitué une partie de leur histoire.

Ils faisaient partie de la grande famille des Iroquoiens comme ceux de la Ligue des Cinq-Nations, ceux de la Huronie, ceux des Grands-Lacs. On a retrouvé les vestiges de leurs villages tout le long de la Vallée du Saint-Laurent, des Milles-Îles à Tadoussac. Des années 1000 jusqu’aux années 1600, durant 500 ans ils ont occupé les rives du Saint-Laurent. Les Québécois n’ont pas encore atteint une telle longévité historique.

Horticulteurs, pêcheurs et chasseurs d’occasion, ils troquaient des outils et des denrées avec leurs voisins des forets boréales, les ancêtres des Cris, des Algonquins, des Atikamekw et des Innus.

Leurs villages abritaient des longues-maisons dans lesquelles vivaient des familles regroupées par des liens matrilinéaires. Les femmes contrôlaient les maisonnées, cultivaient le maïs, fabriquaient les vases de céramique. Comme chez tous les Iroquoiens, le pouvoir des femmes semblait déterminant. Les hommes préparaient les champs pour la culture, chassaient, pêchaient et commerçaient.

Ils pratiquaient des rites funéraires complexes pour assurer la survie des âmes des défunts. Leurs objets cérémoniels ou ludiques, comme leurs pipes, représentaient un bestiaire et des symboles qui suggéraient de riches systèmes de croyances et de valeurs. Cartier, le premier, décrira la place importante des shamans et les divinités animistes qui expliquaient l’ordonnancement du monde.

Ils avaient élaboré un ensemble de pratiques qui géraient leurs rapports avec les saisons, les animaux, les maladies. Des vêtements adaptés aux cycle saisonnier. Des techniques de chasse et de pêche collective. Des décoctions contre le scorbut, des tisanes et des cataplasmes de toutes sortes.

Un peuple bien adapté à la Vallée du Saint-Laurent qui sera bousculé par l’arrivée des Européens et le séisme colonial qu’elle entraîna. Il est plausible que leur disparition fût causée par des affrontements avec leurs voisins pour le contrôle de leur territoire devenu un passage obligé pour la circulation des biens, pour le commerce avec les nouveaux arrivants.


Artefacts

Peigne d'os Vase de céramique Vase de céramique Outils de pêche en os, site de Pointe-du-Buisson Pipe à effigie, site Mandeville Pipe trompette, site Mandeville Pipe à effigie, site Mandeville Pipe à effigie, site Mandeville Pipe à effigie, site Mandeville

Reproductions d’Archéofact

 


Vidéos

Maison longue

 

 

 

Dans cette vidéo, nous voyons la maquette d’une maison longue iroquoienne dont la structure est faite de perches de bois, arrondis au sommet et recouverte d’écorce. La maison longue typique a l’air d’un pain rond sur le dessus qui serait tranché à plat à un bout. Sur ce côté on a installé un petit toit supporté par quatre poteaux. L’autre extrémité de la maison est arrondie.

Ces habitations étaient énormes. En effet, si on compare la taille d’une personne moyenne à une des portes d’entrée, on constate que la hauteur de ces maisons devait facilement être de trois étages. La longueur de la maison longue est tout aussi impressionnante puisqu’elle a l’envergure de trois maisons collées côte à côte. Ces maisons n’avaient pas de fenêtres, les ouvertures étant les portes en avant et sur les côtés ainsi que les bouches de ventilation de forme carrée pour laisser échapper la fumée. Ces bouches d’aération étaient situées au dessus de la maison. Sur la maquette on en distingue quatre.

Plus loin dans la vidéo, deux poteries de forme ronde ont été placées tout près d’une porte sur un flanc de la maison. L’image suivante nous montre le détail des bouches d’aération sur le toit.

Les dernières images nous présentent l’intérieur de la maison. On voit clairement les grandes perches arrondies qui composent la structure de soutien. Des cordes ont été tendues directement sous le toit de la maison pour y faire sécher les épis de maïs. De part et d’autre des murs, sur les longs côtés, on a installé de grandes plateformes qui ont chacune la hauteur d’un étage. Ces plateformes sont au nombre de quatre, soit deux par côté. Puisque ces plateformes servaient de dortoirs, de salles à manger et de lieux de travail, on y a placé différents objets, peaux roulées, outils et contenants. Sur le sol de la maison on a disposé des poteries près des espaces à faire des feux

 

Vase

Vidéo : Poterie iroquoienne typique

 

 

 

Cette vidéo montre une poterie iroquoienne typique faite de terre cuite. Sa forme est très ronde et doit avoir une circonférence d’environ 25cm. Le haut de la poterie est composé d’un col aplati, haut d’environ 6cm, ayant sept petites pointes réparties à distance égale dans la partie supérieure du col. Il est décoré de hachures obliques tracées dans l’argile avant la cuisson et de trois petits cercles gravés qui sont disposés en triangle comme le serait une bouche surmontée de deux yeux. Ces cercles sont placés directement sous chacune des sept pointes.

La dernière image illustre une autre poterie, très semblable à la première sauf qu’elle arbore sur son col cinq pointes au lieu de sept.