Des contes illustrés nous font voir le monde sans frontières des chamanes dénés. Ours, renard, castor, huard, papillon et araignée peuvent transmettre leurs dons aux humains. Les chamanes tirent leurs pouvoirs de leurs contacts avec des personnes animales. Virginia Pésémapéo Bordeleau a réuni ses Contes de la mythologie athapaskanne à partir du livre Le rêve et la forêt, Histoires de chamanes nabesna de Marie-Françoise Guédon. Les contes nous parlent des besoins, des problèmes et même des erreurs de la communauté à laquelle ils appartiennent. L’artiste les a faits siens, non comme on garderait un trésor, mais bien par souci de les partager comme une révélation. La tranquillité apparente des images est trompeuse ; les chamanes y sont aux aguets. Malin-Castor l’apprendra bien assez vite.
Les animaux qui peuplent les contes que Virginia Pésémapéo Bordeleau a choisi d’illustrer sont tous soumis aux grandes lois du vivant. Leurs attributs et leurs tribulations donnent aux fables et aux légendes leur substance et leur emprise sur la réalité. Sans eux, le monde des humains ne serait que solitude et obscurité. Plus habituée aux grands formats et à la gestuelle de la peinture, Virginia Pésémapéo Bordeleau s’est frottée ici au patient travail de la gravure ; un climat d’introspection imprègne ses images habitées d’êtres hiératiques occupés à dénouer les mystères des mondes.
Contes de la mythologie athapaskanne
Date de création : 2006
Page titre et intérieur du boîtier, Boîtier 35 x 26 cm et page titre 33 x 24.4 cm
Le boîtier est ouvert; à droite, la page titre avec en bas de page les données de l’ouvrage et, à gauche, l’intérieur de couverture du boîtier montrant un tissu à motif floral dans les tons de violet, de jaune et de vert sur fond noir.
La jeune fille qui épousa la Grosse Bête
Date de création : 2006
Linogravure, encre sur papier Arches, 33.5 x 24.5cm
La jeune fille du titre, vêtue d’une robe bleue, arbore une longue chevelure noire. Derrière elle, un ours massif, de couleur ocre, l’enserre par les épaules de ses pattes griffues. Ils sont en forêt, si l’on en juge par le vert d’un sous-bois. En arrière plan, deux arbres, l’un ocre et l’autre noir, barrent le ciel d’un bleu profond.
Les aventures du Malin-Castor
Date de création : 2006
Dessin préparatoire, graphite sur papier, 27.9 x 21.6 cm
Un ours s’apprête à plonger Malin-Castor dans une marmite d’eau bouillante sous le regard de deux femmes. Les principaux éléments de la gravures sont en place : arbres au fond, femmes se tenant par l’épaule au centre et, gauche, l’ours massif d’une seule patte tient le castor par la peau du cou, une cuiller dans son autre patte ne laisse aucun doute sur ses intentions et la marmite sur le feu entouré de pierres.
Les enfants, la mésange et l’araignée
Date de création : 2006
Linogravure, encre sur papier Arches, 33.5 x 24.5 cm
Une enfant est en grande conversation avec un renard. Un magnifique renard roux, au poitrail blanc, oreilles pointues dressées vers l’enfant vêtue d’une tunique blanche qui semble dévoiler un secret. Vert, bleu, ocre rouge et noir sur le blanc du papier, une scène paisible imprégnée de mystère.
Le monde selon le corbeau
Date de création : 2006
Linogravure, encre sur papier Arches, 33.5 x 24.5 cm
Le corbeau occupe le centre d’un paysage étrange. Il est perché sur un tronc immergé dans une eau verdâtre où flotte le corps renversé d’un animal mort. Un trait jaune vif cerne la forme noire du corbeau. Ses ailes repliées et son bec fermé lui confèrent une impassibilité qui s’accorde bien à l’opacité du plan d’eau.
Le collier du huard
Date de création : 2006
Linogravure, encre sur papier Arches, 33.5 x 24.5 cm
La masse noire et blanche du huard se détache nettement sur le bleu d’une eau calme. Le traitement plutôt réaliste de l’oiseau contraste avec la magie de la légende entourant le collier argenté qui orne le cou du huard.
Les enfants, le papillon et la mésange
Linogravure, encre sur papier Arches, 33.5 x 24.5 cm
Une mésange, ventre blanc, dos gris et calotte noire, juchée sur un monticule gris et un papillon orangé, toutes ailes déployées égaient une clairière entourée d’arbres au feuillage sombre. Les enfants du titre ne sont pas montrés dans ce détail d’une oeuvre somme toute exubérante : noir, gris vert et orangé traversés des touches blanches du papier et voilà l’imagination qui s’envole.
La femme kidnappée par les oiseaux
Date de création : 2006
Linogravure, encre sur papier Arches, 33.5 x 24.5 cm
Sur ce détail très chargé la femme kidnappée apparaît en blanc, encadré par un homme et une femme vêtus d’ocre rouge. Tout en haut, traversant le bleu du ciel, deux oies blanches poursuivent leur migration. Devant les êtres humains, sept animaux de la forêts semblent attendre un dénouement qui ne vient pas : nous pouvons reconnaître le caribou, l’ours, le lynx, le rat musqué, le renard, le castor et le carcajou. Cette linogravure est en cinq couleurs, ocre rouge, jaune, brun, bleu et noir, sur le blanc du papier.
Les caribous
Date de création : 2006
Linogravure, encre sur papier Arches, 33.5 x 24.5 cm
Dans un paysage montagneux, trois caribous traversent une rivière sous une pluie drue. Les masses brunes des caribous marchant dans l’eau grise se découpent sur les hautes montagnes rouges qui barrent un ciel de grisaille.
Le rêve et la forêt Histoires de chamanes nabesma
Créateur : Marie-Françoise Guédon
Édition : Les Presses de L’Université Laval
Date de création : 2005
Les dimensions du livre sont de 22,8 x 17,1 x 3,2cm. Une photographie aux tons sépia orne la couverture : un lac dans une forêt très dense où vient boire une femelle orignale. Le bord droit de la photographie fait place à des dessins tirés des carnets de l’auteure : scènes de la vie quotidienne et huards.