Huwennuwanenhs Louis-Karl Picard-Sioui est membre du clan du Loup de la nation athinye’nonnyahak du peuple wendat. Originaire de la communauté de Wendake, près de la ville de Québec, il y demeure depuis sa naissance. Enfant, il est fervent de littérature fantastique et de science-fiction. À l’adolescence, il découvre l’histoire et la cosmogonie de sa nation. Cette passion le mène à des études universitaires. Il est aujourd’hui titulaire d’un baccalauréat en histoire/études autochtones et d’une maîtrise en anthropologie de l’Université Laval (Québec). En 2004, il fonde le Cercle d’écriture de Wendake en collaboration avec le poète Jean Sioui. En 2005, il publie son premier ouvrage, un roman pour la jeunesse intitulé Yawendara et la forêt des Têtes-coupées (Éditions Le Loup de Gouttière). Il est choisi comme finaliste pour le prix Ville de Québec/Salon international du livre de Québec 2006, dans la catégorie jeunesse. Sa passion renouvelée pour l’imaginaire le mène à l’écriture dramatique (Les orphelins de Yadata, Demi-êtres de Silence, Randonnée nocturne au cœur de la mémoire, Le Mangeur de Mondes) ainsi qu’à la poésie.
[Sans titre] (new)
Dans les yeux de nos fils
S’aiguise la lame de la connaissance
S’épuise le flot du temps
Qui nous est refusé
Chacune des visites de Grand-Mère Lune
Les rapproche du jour de la frappe
Assiégés, embusqués, entranchés
Patientent nos fils
Dans le silence de l’espérance
Une pluie de feu
Nous délivrant
Telle la foudre
Entre les mains
De Petite-Tortue
Texte lu par Sylvie-Anne Sioui-Trudel
Le gros monde (new)
Le gros monde veut me vendre une église
Des habits neufs
De beaux chapeaux
Le gros monde veut me border
De fleurs, de lampadaires
De taxes foncières
Le gros monde dit connaître le Danseur
Il souhaite qu’il jongle
Qu’il amuse, qu’il performe
Le gros monde hait ce qu’il est :
Sa race, sa foi, son histoire
Tout ce que tu représentes
Le gros monde a des plans :
Il veut oublier, effacer
Tout ce qu’il ne peut vendre
Mais au cœur de la vallée gronde
La colère de la vérité :
« Rappelle-toi,
L’odeur de la terre
Lorsque chantent les femmes »
« Rappelle-toi,
Le chant du tonnerre
Lorsque frappe le printemps »
« Rappelle-toi,
Tatoué sur des poings de sang :
Tu es la hache de ton père »
Texte lu par Sylvie-Anne Sioui-Trudel