« Le « chat sauvaige » serait le lynx roux. « Dyn » serait daim. « Serf » serait quant à lui un wapiti ou cerf du Canada. Aujourd’hui, le wapiti serait complètement disparu de nos régions. » « Le 10 mai 1534, Jacques Cartier accoste à Terre-Neuve. Dès lors il sera très attiré par la faune plutôt que par ses habitants autochtones. »
GEORGETTE OBOMSAWIN
Si Jacques Cartier n’a semblé voir que des bestes sauvaiges dans les animaux qu’il a rencontrés lors de ses voyages, Georgette Obomsawin s’est donné des airs d’ornithologue en dressant l’inventaire des oiseaux de Cartier. Tout semble aller pour le mieux dans ce monde d’oiseaux, sages comme des images justement, sauf pour deux petites pierres tombales, près de la tourte et du grand pingouin, qui viennent perturber ce tableau idyllique. L’autre oeuvre d’Obomsawin, intitulée La nature vivante javellisée, nous plonge dans un univers halluciné où, par un étrange retournement, un bon chat domestique devient à son tour beste sauvaige.
Nature vivante javelisée
Date de création : 2006
Encre, crayons feutres, rubans et boutons sur coton, 140 x 60 cm
Sur une longue bande de coton noir, des feutres fluorescents dessinent dans une frénésie d’enfer des animaux saisis en plein délit de transformations. Fulgurances de rose, de bleu et de vert pomme, chats et oiseaux toutes griffes dehors dans un vortex pulsatile zèbrent l’espace de la toile d’éclairs fugaces.
Les oiseaux de Jacques Cartier
Date de création : 2006
Aquarelle, acrylique et perles sur carton, 60 x 105cm
Ce premier détail de l’oeuvre montre sur un fond blanc piqué de taches bleues, un long fil tendu fait de perles de verre. Sur ce fil, six oiseaux sont perchés, où nous reconnaissons, entre autres, le merle, le cardinal, le geai bleu et la tourterelle triste. Au sol, parmi un bouquet d’herbes ou de joncs, un pluvier ouvre le bec. Un croissant de lune bleu en haut à droite et un soleil orangé tout juste au-dessus du pluvier égaient cet arrangement insolite.
Sans titre (dessin préparatoire à Les oiseaux de Jacques Cartier)
Date de création : 2006
Encre, graphite et crayons de couleur sur papier, tiré d’un cahier de croquis, 35 x 27.5 cm
Gélinotte huppée, encre sur papier. Toute de bleue dessinée, la huppe déployée, son oeil rond et nerveux ne détecte aucun danger pour l’instant.
Hommes effarables et bestes sauvaiges
Édition : Éditions du Boréal, Montréal, 240 p. ill.
Date de création : 1986
Hommes effarables et bestes sauvaiges : images du Nouveau-Monde d’après les voyages de Jacques Cartier
Couverture de livre, 23.5 x 16 cm
Couverture bourgogne, le titre s’y détache nettement en blanc avec les noms des auteurs tout en haut. Trois illustrations tirées du corps du livre animent cette présentation somme toute assez sobre. En haut à droite, un homme tronc, mi-homme, mi-arbre, taille et tête cintrées de feuilles. À gauche, une femme couverte d’une peau d’animal et vers la droite, au centre, une chimère, corps de lion et tête d’homme. Ces illustrations sont en noir sur un fond crème.