Terres en vues salue l’arrivée de Atanarjuat, l’homme rapide à la tête du classement des meilleurs films canadiens de tous les temps. Bravo à Zacharias Kunuk, à Norman Cohn, aux comédiens inuit du film, et particulièrement à Natar Ungalaaq, inoubliable dans le rôle-titre; et bravo aussi à toute l’équipe des productions Isuma pour l’hommage bien mérité attribué à ce chef d’œuvre du septième art réalisé, il faut le rappeler, contre vents et marées.
L’expression artistique des peuples premiers, l’art inuit en fait la preuve de manière éclatante, est la plus importante richesse naturelle de ce territoire. Il y a là un capital humain, riche de ses traditions et de son esprit innovant, deux qualités sur laquelle se fonde la résilience de populations que l’on a longtemps voulu maintenir à l’écart et dont l’apport irremplaçable à la vitalité culturelle du pays est encore trop souvent mésestimé par ceux-là même qui ont pour mission de la soutenir.
L’exceptionnelle reconnaissance accordée aujourd’hui à Atanarjuat, l’homme rapide est, nous l’espérons, un événement qui permettra d’ouvrir plus largement les horizons pour les artistes autochtones et pour les jeunes inuit et amérindiens à qui, pour paraphraser Samian, il ne faut surtout pas oublier de dire que « le monde leur appartient ».
Cette excellente nouvelle nous arrive alors qu’il y a à peine quelques semaines Nadia Myre, une artiste anishinabe, se voyait attribuer le prestigieux prix Sobey, pour l’excellence de son travail en art visuel. Il faudrait être sourd et aveugle pour ne pas voir dans cette synchronicité un signe des temps.
Terres en vues trouve dans ces exemples inspirants et dans leur réussite exemplaire, un encouragement à poursuivre sa mission et à continuer, avec la tenue annuelle du festival Présence autochtone à Montréal, de témoigner avec force dans la cité de la résurgence culturelle et artistique actuelle des peuples premiers des Amériques.
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