Sylvie-Anne Sioui-Trudel, of Wendat (Huron) origin, was born in 1956. Since she was a teenager, she has been interested in theatre, stories and poetry. While she was studying Drama Arts at Université du Québec à Montréal (1981-1986), she took part in producing plays, and felt the repertory of the times did not focus on her Amerindian history and origins. She undertook a personal exploration, initiating herself in such forms as Nô theatre. She taught dramatic expression in different Amerindian communities, encouraging students there to learn about many types of theatre such as shadow theatre, to develop ideas, write and put on plays, to make and work with puppets. She makes raffia, maize and jute masks that she uses in her performances and plays. She also works on staging stories, poetry and character singing in the Wendat language. In the early 1980s, she founded her own troupe, Aataentsic Masques & Théâtre (www.aataentsic.org), which has put on productions since then on a regular basis in Quebec and in France. Her repertory included original dramatic creations, performances, interactive shows with groups and social intervention plays, including Agondashia société des trois sœurs, Agoshin ou le partage, Tse8e, Ceux qui marchent ensemble, L’histoire du pays raconté, Andicha aquan oraquan, Okwen du’wen Atakiak. Ainsi parlaient les ancêtres.
(See Maurizio Gatti, Literature amérindienne du Québec : écrits de langue française, Montréal, Hurtubise HMH, 2004, p. 235-236)
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Le temps des Grandes Mères (inédit)
Portée par les oies
Je me suis retrouvée ici
Sur Angiowichi La grande tortue
Rouge on me voit
Me battre
Contre-vent
Contre-marée qui emporte
Sans ménage
Mon pain, mon grimage
Et ma vertu
Au rythme du carnage,
J’ai bien appris
La danse des esprits
Je vais sur l’étain
Des sables brûlants
D’un pas malhabile
Je marque le temps
Dans l’abysse éternel
De notre belle histoire
J’ai bien compris
La question et le prix
Des milles et un miroirs
Au reflet de mon soleil
Juste à mon éveil
Ils se sont endormis
Qui es-tu qui es-tu ?
Qui tuer à cette heure ?
Tendre et maternelle
Rien ne me tue
Je connais la tarentelle
Le destin m’exhorte
À garder l’oeil
Sur l’horizon
Les anges en cohorte
Passent à la course
Deux chevreuils
Et cent visons
Dans leur bourse
En peau de chagrin
Derrière eux une traîne
Rouge et bleu flamboie
Au sourire de la reine
Comme un rien
Une étincelle quoi
Dans la grande maison
Je reste sans raison.
Je regarde le monde
Merveilleuse image.
Sous le linceul drabe
Refaire une ronde
Bien loin du pays
On a pris l’paysage
Au chanvre inouï
Equaquanraye. Equaquanraye
Chii Angyatan
De l’eau Aoüen Aoüen
Stan yuhoite Il n’y a guère
Oayé tichion
Atiskeine Andahatey
Des étoiles
Le chemin des chiens
Tien
Il reste un ange Sur le chemin des âmes
Text read by Sylvie-Anne Sioui-Trudel