Jean Sioui

Jean Sioui

Jean Sioui, né en 1948, est Wendat (Huron). Marié, il est père de trois enfants. Il a habité Wendake (Québec) pendant 32 ans avant de s’installer pour les 15 années suivantes, sur une ferme à Saint-Henri de Lévis où il a pu combler ses deux passions : le besoin d’espace et de nature, et son affection pour les chevaux. Revenu à Wendake à l’âge de 50 ans, il a complété des certificats en études autochtones et en création littéraire à l’Université Laval. Il a publié son premier recueil Le Pas de l’Indien aux éditions Le Loup de Gouttière en 1997. Il a travaillé, pour bien vivre, au métier d’informaticien et, pour mieux vivre, il écrit. Il a pris sa retraite en 2002. Aux éditions Le Loup de Gouttière, où il dirige la collection jeunesse Les loups rouges, il a publié en 2004 Poèmes rouges, et Hannenorak, un roman pour la jeunesse. Il est co-fondateur du Cercle d’écriture de Wendake, animateur d’ateliers de poésie au CDFM (Centre de développement de la formation et de la main-d’œuvre huron-wendat), formateur au Banff Center pour le Conseil des Arts du Canada dans le cadre du programme Écrivains autochtones en début de carrière, consultant et rédacteur du manuel de formation pour intervenants en milieu autochtone au Conseil de la santé et des services sociaux des Premières Nations du Québec et du Labrador. Ses textes ont été récemment publiés dans la revue Ici-é-là de la Maison de la poésie de Saint-Quentin en Yvelines (France) et dans la revue Ellipse à Frédéricton (Nouveau-Brunswick).

(Voir Maurizio Gatti, Littérature amérindienne du Québec : écrits de langue française, Montréal, Hurtubise HMH, 2004, p. 234-235)
Pour se procurer l’ouvrage : Renaud-Bray · Librairie du Québec à Paris

(inédit) 1

(inedit)

Illustration : Georgette Obomsawine

Je voudrais que tu marches avec moi sans trop t’en faire !

Dans l’automne qui chevrote
par-devant la neige
les poings serrés de silence

D’étranges passions s’éveillent
rut de folie
entre les pattes animales
manigance
pour tenir compagnie
dans des forêts d’édredon

Dans l’odeur d’un ciel bas
d’une même pensée, les joies
les gestes, les appels de gorge
fécondations de l’âme sauvage
offerts au Grand Esprit

Imagine ces quartiers d’hiver qui exhalent une autre lune !

Texte lu par Sylvie-Anne Sioui-Trudel

(new) 2

Engourdis dans une culture étrange
des guerriers parient leur coiffe
dans l’abatis d’une arrière-cour.

Au grand conseil pour ressusciter
la sève d’un grand remède
des mains dénouent les mémoires
attachées entre deux couvercles
plus laids qu’une vieille écorce.

La véritable histoire tenue secrète
comme un sentier qui erre
entre deux routes à toute vitesse
pour traverser nos territoires
dans un mal à l’oeil.

Voyage dans l’irréel d’une langue perdue
d’une destinée toute faite d’avance
qui longe des villes suintantes de sens à faire.

Texte lu par Sylvie-Anne Sioui-Trudel