Arts visuels et médiatiques

Imaginer le passé révolu : les défis de la reconstitution au cinéma - ANNULÉ

Masterclass avec Michel Poulette

Michel Poulette a réalisé un long-métrage, qui sortira bientôt, dont l’action se passe dans l’Amérique précolombienne. Le film narre des événements qui se situent lors des affrontements, dont la tradition orale garde des traces mnésiques, entre Innus et Inuit. Comment peut-on rendre avec crédibilité, voire exactitude, les lieux et les personnages d’une époque aussi lointaine? Quel travail avec les anthropologues, les archéologues, les populations actuelles, la direction artistique et les comédiens la fabrication de ce film aura-t-elle nécessité? Et sous-jacente la question des questions : le cinéma peut-il restituer l’histoire ancienne?

Cinémathèque québécoise
Samedi 3 août à 16 h

 

Kaouwi, Kaouwi

Conservateur: Tess Allas

Cicada Press est un groupe de recherché lié à l’École des beaux-arts de l’Université de New South Wales (Australie).

Durant les sept dernières années, Cicada Press a travaillé étroitement avec plusieurs artistes aborigènes, venus des quatre coins du pays, faisant émerger un corpus d’œuvres originales.

La sélection d’estampes donne un aperçu de ce travail. On peut y constater la profondeur du talent enraciné que les Aborigènes ont en eux et qui transpire dans leurs travaux. Les estampes illustrent des récits, anciens ou récents, alors que d’autres, plus conceptuels, n’en portent pas moins la marque particulière du regard aborigène. Kaouwi Kaouwi signifie « Viens ici » dans la langue du peuple aborigène de Sydney. Aujourd’hui, mieux connu sous la graphie « Cooee », le mot est devenu une formule amicale et familière de salutation dans toute l’Australie.

Kanien’kehá : ka Onkwawén : na Raotitióhkwa Kahnawake
Du 31 juillet au 30 août

 

LA MARCHE À LA TERRE / Les femmes de la 138

Exposition photographique

En avril 2012, un groupe de femmes innues entreprend, sur la route 138, un parcours pédestre de 900 kilomètres en réaction à l'exploitation du territoire par le gouvernement du Québec et sa compagnie d'hydro-électricité.

Cette marche reconstruit la trame des liens multiples qui soudent les Innus au Nitassinan, leur territoire ancestral. Entre manifestation politique et revendications territoriales, elle s’inscrit comme un acte de vie et de présence dans les lieux de passages où portagèrent les anciens et comme une forme contemporaine de nomadisme. Cheminer sur le territoire en communauté ; resserrer, au fil des prières et des émotions, les liens souverains qui unissent les humains aux Nitassinan ; retrouver sur le sol ancestral le sens de la fraternité qui a assuré, depuis les temps anciens, la pérennité de la nation innue. La Marche des femmes de la 138 est un rassemblement humain parlant d’une seule voix pour réaffirmer que la Terre est un membre fondamental de notre famille humaine dont nous sommes tous solidairement responsables.

Place des Festivals
Vendredi 2, samedi 3 et dimanche 4 août

 

Ginette Aubin - Les sentiers des appartenances

Oeuvres récentes

Ginette Aubin fait partie de la Première Nation Wu-las'-tukw (Malécite) du Québec issue des peuples Mi’kmaq. Peintre et graveur, elle s’inspire de ses origines pour créer son univers. Bien au-delà de la vivacité de certaines plages colorées, de la fougue du trait et de l’audace des compositions, elle peint pour faire connaitre son peuple et sa culture afin de l’offrir en héritage aux futures générations. Ce qui émerge n’est pas un passé révolu dont elle aurait gardé la nostalgie ; car devant ses œuvres nous voici convoqués au surgissement d’un présent enraciné qui a pour vocation de durer.

Guilde canadienne des métiers d’art
1460-B, rue Sherbrooke Ouest
5
14 849-6091
Du 17 juillet au 10 août

 

Là ou est notre maison

Jeunes graveurs mohawks

 Pendant trois années, de 2007 à 2010, le Centre de l’Image et de l’Estampe de Mirabel (CIEM) a accueilli une quinzaine de jeunes Amérindiens de Kanehsatake ; plusieurs des œuvres qu’ils ont réalisées lors de leur stage au CIEM sont rassemblées dans l’exposition itinérante Là où est notre maison

Dans le cadre de ce programme d’apprentissage, les jeunes artistes ont pu s’initier tant aux techniques traditionnelles de l’estampe qu’aux nouvelles technologies de l’image, avec accès à un équipement de haute qualité ; cela grâce au CIEM qui gère un atelier de production où se rencontrent divers artistes, haut lieu de création générateur d’événements à caractère culturel dans la région des Basses-Laurentides.

Ainsi, chaque année, les jeunes Mohawks ont pu explorer une thématique particulière. Mythologie, Identité et Territoire furent donc tour à tour les pistes qui les auront inspirés. Ainsi ont-ils, au fil du temps, interprété leur monde au cours de leur apprentissage des techniques de gravure sur bois, de taille douce et de gravure numérique.

De cet élan novateur, le festival Présence autochtone a été le témoin en s’associant au CIEM pour donner visibilité et rayonnement à l’exposition de fin d’année de chacune des cohortes. Voici aujourd’hui un florilège de gravures qui résume le chemin parcouru et permet un regard rétrospectif sur une démarche singulière. L’exposition Là où est notre maison démontre en effet une grande diversité tant dans l’inspiration que dans l’exécution, illustrant au passage une étincelante créativité.

La gravure, art exigeant, ne permet pas l’erreur. La candeur et l’ingénuité du regard qu’ont su conserver les jeunes artistes pendant leur parcours initiatique leur auront permis de contourner joliment la difficulté inhérente à la démarche périlleuse qu’ils ont vaillamment entreprise ; ils nous offrent aujourd’hui des créations empreintes d’une exceptionnelle pureté desquelles se dégage une grande et belle fierté. Les arts sont le reflet d’une société ; avec les travaux qu’ils présentent, ces jeunes graveurs de Kanehsatake nous ouvrent les portes de leur univers, et plus intime encore, de leur maison. Avec ce medium, ils ont su découvrir, s’accaparer, révéler et finalement, raconter leur riche patrimoine et leurs grandes aspirations ; sous le signe d’une haute fantaisie, ils dévoilent la constellation de leurs idéaux dans le grand espace étoilé de leur imaginaire.

Par ces gravures, les jeunes Kanehsatakeronon se font guides sur des chemins de vérité et d’honnêteté sur lesquels on retrouve à chaque pas la trace ancienne de leurs ancêtres de la nation mohawk. Un morceau d’Amérique qui s’offre à découvrir avec les yeux du cœur.  

Centre culturel de Verdun
5955, rue Bannantyne, Montréal
514 765-7170
Du 24 juillet au 1er septembre